Le Jugement de Salomon par Nicolas Poussin – École de France, 1649 – Louvre
Le règne de Salomon fut le plus glorieux du Royaume d’Israël
Choisi par le roi David, son père, pour lui succéder, il s’installe sur le trône en se débarrassant par la force de ses opposants. Ainsi, il évince tour à tour tous ses rivaux : son frère Adonias, puis Joab le général d’armée de son père, et enfin de Schiméï, un homme qui avait autrefois défié David. Il démet aussi de ses fonctions le chef des prêtres Abiatar. Ce sont des pratiques usuelles chez les chefs de l’Antiquité et aussi de nombre de gouvernants d’hier et d’aujourd’hui qui n’hésitent pas à écarter violemment voire à faire disparaître celles et ceux qui contestent leurs pouvoirs.
Salomon n’a pas agi autrement pour consolider sa place de prétendant au trône et pendant tout le début de son règne. Dans la complexité des situations auxquelles il est confronté, il semble avoir de la difficulté à faire les choix par lui-même pour prendre ses décisions.
Toutefois, dans un rêve qui révèle son malaise, il demande à Dieu la sagesse et l’intelligence pour gouverner. Dans la conscience de Salomon (ou dans son inconscient !) émerge le désir d’être roi autrement. C’est lorsqu’il est confronté au cri d’une femme, désespérée à la suite du vol de son enfant, qu’il va avoir l’occasion d’expérimenter cette nouvelle manière d’exercer l’autorité à laquelle il aspire.
Salomon, par son cheminement, interpelle les pouvoirs de tous les temps, la manière de l’exercer et les risques d’en abuser. Il interpelle aussi la justice, son rôle et sa possibilité de révéler la vérité. En ce sens, ce personnage d’un autre temps questionne notre rapport au pouvoir et à la justice, le rôle de l’autorité et toutes les questions en lien avec la quête de la vérité.